SARAH BERNHARDT
Celle qui dormait dans un cercueil est si énigmatique qu'elle ne s'est même pas donne la peine de nous laisser sa date de naissance exacte avant sa mort. Quand même ! Fille de courtisane et abandonnée par son père, Sarah a eu une enfance mouvementée.
Renvoyée en 1866 de la Comédie Française pour avoir giflé une sociétaire, elle est aussi l’heureuse détentrice d'un alligator mort par overdose de champagne. L’extravagante transporte son doudou partout, doudou singulier puisque c’est un cercueil qui lui sert de lit.
Elle devient la comédienne la plus connue de son époque grâce à son jeu singulier et sa « voix d’or » sensuelle. Elle répand la langue française aux quatre coins du monde, notamment en Amérique où elle est la comédienne la plus apprécié des yankees alors qu’elle joue en français. Elle traverse en effet le nouveau monde en train avec sa troupe, en répandant la langue française ce qui lui vaudra la légion d’honneur.
Caractère bien trempé, elle n’hésite pas à s’engager. C’est ainsi que, consciente des difficultés de la guerre, elle transforme l’Odéon en hôpital pendant la guerre de 1870 et elle joue devant les soldats de la 1ere guerre mondiale alors qu’elle est septuagénaire et qu’elle souffre de sa jambe nouvellement amputée
Elle a fait de sa vie un théâtre et du théâtre sa vie, suivant sa devise qui ne lui imposait aucune limite : « quand même » !
Jarrett
Quelle Star, cette Sarah Bernhardt ! Elle aura bien marqué son époque et le monde théâtral, et pas seulement en France : l’Amérique raffolait, adorait, admirait cette divinité ! Mais à qui doit-elle ce grand succès ? A l’impressionnant Imprésario : Edward Jarrett ! Mais qui est cet homme ? Comment est-il parvenu à hisser Sarah Bernhardt jusqu’au sommet dans un pays si différent de la France ? On va bientôt le savoir.
Jarrett est un fameux imprésario anglais chargé des représentations en Amérique de sa protégée, Sarah Bernhardt. Pendant cette tournée américaine, Jarrett est accompagné de son fidèle assistant : Alex, surnommé Passepartout. Malin, dynamique, il parle plusieurs langues grâce à son voyage du tour du monde.
On parle mal de Sarah ? Jarrett vient à sa rescousse : peu importe que ce soit en bien ou en mal, le tout est qu’on parle d’eux un maximum !
Mais a-t-il un autre rôle dans cette tournée ? Bien sûr ! C’est l’imprésario qui s’occupe des finances de la troupe. Il arrive souvent à négocier avec la Divine pour qu’elle accepte de faire de la publicité pour des marques, de bijouteries particulièrement. A ses risques et périls : Jarrett se trouve obligé d’employer des gardes du corps afin de protéger Sarah, la troupe et les objets de valeur (plus tard, la caisse aux recettes des représentations aussi) : on n’y touche pas !
En fait, il gère un peu tout : les programmes des représentations, la caisse, les taxes, les publicités… Même une histoire de baleine !
Qu’on cherche à saboter la tournée ? Jarrett n’hésite pas à distribuer des armes aux comédiens.
On peut dire que Sarah Bernhard est bien accompagnée !
LE CLERGE FACE A SARAH
Sarah Bernhardt était la fille d'une courtisane. A cette époque, en France, le métier n'était pas tabou mais suscitait néanmoins quelques controverses. Aux Etats-Unis, ce n'était pas la même affaire… En effet les courtisanes étaient vues au même titre que les prostituées, notamment par les membres du clergé qui considéraient celles-ci comme des incarnations du péché sur Terre. Lors de son arrivée en Amérique, Sarah a subi de nombreuses critiques de la part des puritaines autant à cause de son métier (les comédiennes étaient dénigrées) qu'à cause de son enfant dont le père demeurait inconnu. Les conséquences de ce passif firent subir à Sarah des insultes, un boycott sans oublier que la pauvre actrice a été lapidée à coups d'oeufs pourris à Québec le 6 décembre 1881.
