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"LE PETIT COIFFEUR"

« Ça y est, le bon moment ? »

Oui, le moment de vous raconter l’histoire du Petit Coiffeur, écrite et mise en scène par Jean Philippe Daguerre, jouée au théâtre Alexandre Dumas le 8 novembre.

« Elle est jolie, Mlle Berthier »

Oui, joliment interprétée par Charlotte Matzneff. Mais n’oublions pas la famille Giraud interprétée par Brigitte Faure et son amant de scène Romain Lagarde. Les deux frères de scène Félix Beaupérin et Arnaud Dupont vous feront rire tout autant que pleurer.

« Mais tu peux pas fermer ta grande gueule ? »

Non, il faut que le monde connaisse l’histoire de la famille Giraud en juillet 1944. C’est la fin de l’occupation allemande. Derrière la façade du salon de coiffure familial, Pierre peint. Il peint des femmes mais surtout cette femme. Lise Berthier ! Il ne sait pas pourquoi mais il aime cette charmante jeune fille, la maitresse d’un soldat allemand.

« Mais elle a couché avec un Allemand ! »

Oui, on sait Marcel… Jean, le frère de Pierre, ne comprend pas pourquoi tous les clients désirent être coiffés par son frère. Il ne comprend pas grand-chose dans tous les cas ! Pendant que la relation entre la mère de Pierre et Marcel évolue, Jean a du mal à accepter la mort de son père, résistant. Alors que sa relation avec Pierre débute à peine, Lise est obligée de fuir Chartres car son affaire avec l’officier Allemand durant la guerre commence à se faire savoir. De son côté, Pierre est contraint de raser les cheveux des femmes de la même condition qu’elle. Par amour, il va la suivre jusqu’aux confins de la Bretagne… Grossière erreur, Pierre, Grossière erreur ! En effet, ce voyage impulsif va lui coûter la vie… Et l’enfant que porte Lise ne connaitra jamais son père… Car oui ! Lise est enceinte, seule et malheureuse dans sa prison, et la famille de Pierre va tout faire pour protéger ce qui leur reste de ce brave homme.

Retournement de situation au procès de Lise : pour l’innocenter, Pierre est décrit comme un manipulateur. Impensable pour Jean, qui finira la pièce par ces mots : « Pierre est au paradis. Elle est jolie Mlle Berthier » …

…Tout comme les décors, réalistes et adaptés à l’époque. Les costumes étaient simples et représentatifs de la classe sociale des personnages. Les accessoires, quant à eux, étaient comme le ruban dans les cheveux : merveilleux ! Nous avons beaucoup apprécié le jeu des comédiens qui nous ont fait vibrer du début à la fin. Du rire aux pleurs, vous sortirez chamboulés et ayant expérimenté tout le spectrum des émotions !

Vous n’êtes toujours pas convaincu ? Eh bien ! Vous êtes encore plus têtu que Marcel ! Nous avons trouvé cette pièce extraordinaire : des personnages attachants, une mise en scène somptueuse, une histoire émouvante et comique avec un soupçon d’Histoire. De quoi avez-vous besoin d’autres ? Marchez, courez, volez voir cette pièce exceptionnelle ! Et qui sait ? Peut-être arriverez-vous à sauver Lise…

"ILLUSIONS PERDUES"

Une satire sociale mise en scène à la perfection

 

Lundi 12 décembre la classe de Seconde 4 est allée voir la pièce “Illusions perdues” au théâtre Alexandre Dumas de Saint Germain en Laye.

La metteuse en scène Pauline Bayle et ses cinq comédiens livrent une version "dégenrée” de l'œuvre de Balzac très réussie et passionnante. Lucien est un jeune poète inconnu en France au XIXe siècle. Il a de grands espoirs dans son cœur et veut forger son propre destin. Il quitte donc l'imprimerie familiale de sa ville natale pour tenter sa chance à Paris au bras de sa protectrice des arts. Dans cette ville mythique, rapidement livré à lui-même, le jeune homme va découvrir les coulisses d'un monde voué au profit et aux lois du faux-semblant. Cette adaptation nous fait voyager dans différents univers tels que la littérature, le théâtre et la politique. Le roman de Balzac, bien que paru en 1837, est encore d’actualité puisqu’on l’a récemment vu adapté aussi bien au théâtre qu’au cinéma.

Cette représentation a cassé les codes du théâtre classique en instaurant une relation entre la scène et la salle assez hors du commun. Certains spectateurs ont pu avoir le privilège d’une expérience immersive en se retrouvant sur la scène avec les comédiens et inversement, certains comédiens se trouvaient parfois dans la salle.

La mise en scène de l’œuvre donne un ton moderne à la pièce grâce aux costumes contemporains que portent les comédiens. Les accessoires jouent dans la distinction des nombreux personnages grâce à un élément qui les différencie de leur rôle précédent (veste, coiffures). Lucien est joué par Charlotte Van Bervesselès, qui interprète donc un rôle masculin, ce qui nous a troublé et peut porter confusion pour les spectateurs mais cela apporte une tonalité intrigante et juvénile à son personnage.

Du fait de l’installation originale de la salle, les comédiens se retrouvaient parfois dos à une partie de la salle ce qui pouvait causer des problèmes de volume sonore. À cause de cette installation, les expressions faciales des comédiens pouvaient parfois être difficiles à discerner, mais les 5 acteurs ont incarné leurs rôles à la perfection et ont réussi leur mission principale : transmettre une émotion.

"ZEBRURES,
la face cachée des HPI"

Un cerveau en arborescence, voici comment l’on qualifie le cerveau d’un zèbre. Ce cerveau qui fonctionne comme un hamster dans sa roue : il n’arrête pas de tourner. Les HPI, hauts potentiels intellectuels, voici le nom d’un zèbre. Pourtant, ce n’est aussi pas aussi simple qu’on le pense. Des questions sans réponses, une imagination en fusion, ça ne s’arrête pas : voici ce que « Zébrures, la face cachée des HPI », une pièce moderne écrite par Anne-Sophie Nedelec, présente à travers des témoignages de points de vue différents. Une petite fille, une mère de famille, une adolescente, un père de famille, cela peut toucher tout le monde. Cependant, tous ces personnages sont incarnés par seulement 3 comédiens sensationnels : Lara Bakar, Thibaut Gueye, et Nastassia Silve. Les secondes 4 ont eu la chance d’assister à la toute première représentation de cette pièce au théâtre Jean Vilar à Marly le Roi le mardi 6 décembre.

« Zébrures » est centrée sur quatre personnages. Laetitia consulte des psys parce qu’elle se sent malheureuse alors que tout se passe bien dans sa vie. Un jour, elle rencontre une psy qui la comprend et qui va décider de l’aider en lui donnant un livre sur les HPI où elle trouve enfin des réponses à ses multiple questions. Morgane, quant à elle, est une adolescente et prisonnière de sa propre tourmente. Chaque jour, elle se questionne sur son existence sur Terre. Son cerveau qui tourne sans cesse l’a déjà poussée à essayer de se suicider. Charlotte, elle, découvre sa propre douance à travers le diagnostic de sa fille. Très discrète, elle a pourtant développé une personnalité de « plante verte » pour éviter d’être harcelée. Elle est devenue comme tout le monde, en étouffant sa vraie personnalité. Enfin, Romain, lui, a eu la chance de savoir qu’il était HPI très jeune et d’avoir une femme compréhensive, qui s’inquiète pour lui. Il est très empathique surtout envers les personnes qui lui tiennent à cœur, mais vit relativement bien sa particularité. Cependant, il a peur d’avoir un enfant, et de lui transmettre son trouble.

Cette pièce nous fait voyager à travers les histoires de tous ces personnages pourtant si différents mais réunis par une même incompréhension de soi-même et des autres. Cette variété de personnages incarnés uniquement par trois comédiens nous fait penser à la célèbre pièce « Le Porteur d’histoire » dans laquelle on ne reconnaît pas les acteurs tant ils sont habités par leurs différents rôles. Les acteurs jouaient tellement bien que nous avions l’impression qu’ils existaient dans la vraie vie. Cette pièce nourrie par les talents des comédiens nous apprend beaucoup sur la vie difficile des HPI. Les personnages jouent dans un décor de ring de boxe, illustrant ce combat qui ne s’arrête jamais. Ils mènent en effet un combat, contre leurs émotions explosives et leur perception du monde hors normes, avec le souhait d’exister dans une société individualiste et uniforme, qui ne fait pas la place aux êtres qui ne rentrent pas dans des cases. « Zébrures », le titre de la pièce, fait référence au terme « zèbre » proposé par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin pour désigner les HPI.

Cette pièce fait appel à tous nos sens ! Une bande son sur mesure de James Baker nous emporte dans le cerveau des HPI, des sons saccadés au début qui deviennent de plus en plus mélodieux, comme s’ils se réconciliaient avec eux-mêmes.

Finalement, cette pièce peut nous toucher, nous, spectateurs, même si nous ne sommes pas HPI, nous pouvons nous retrouver dans certains points. Chaque témoignage est personnel et les personnages nous paraissent réels, c’est comme s’ils s’adressaient à nous. Vous ressortirez de cette pièce éblouis par les acteurs et la mise en scène mais aussi, vous vous questionnerez sur vous-même, pour savoir si finalement, vous vous connaissez aussi bien que vous le pensez.

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