
Recherches
La Classe Théâtre Promo XVI vous invite à plonger dans un univers théâtral unique. Laissez-vous emporter par des performances captivantes, des histoires émouvantes et des personnages inoubliables. Rejoignez-nous pour une expérience théâtrale inoubliable.
Anecdotes

Les bananes, étant naturellement très riches en potassium, ont donc une quantité de potassium-40, un isotope radioactif, plus élevée qu'à l'ordinaire. En fait, le terme « dose équivalente en banane » est devenu assez courant comme point de référence pour parler d'exposition aux rayonnements.
Le verre orange de Fiestaware : Dans les années 1930 et 1940, une marque de vaisselle appelée Fiestaware produisait des assiettes et des bols de couleur orange vif. Cette couleur était obtenue grâce à de l'uranium. Les pièces étaient légèrement radioactives ! Aujourd'hui, ces objets sont des articles de collection.
Curiosité de Marie Curie : Marie Curie, célèbre pour ses travaux sur la radioactivité, conservait parfois des tubes de radium dans les poches de son tablier de laboratoire, sans se rendre compte des dangers pour la santé. Ses carnets de notes et ses affaires personnelles sont encore aujourd'hui très radioactifs et doivent être manipulés avec précaution.
La noix du Brésil est l'aliment naturellement le plus radioactif. Elle est composée de trois cent mille milliards de milliards d'atomes (300 000 000 000 000 000 000 000). Chaque minute, une vingtaine de ces atomes émettent un rayonnement.
Le paradoxe du rayonnement des pilotes : Les pilotes et les membres d'équipage des avions sont exposés à plus de rayonnements cosmiques en raison de la haute altitude à laquelle ils volent. En fait, les pilotes de ligne reçoivent une dose annuelle de rayonnement comparable à celle des travailleurs des centrales nucléaires.
Biographies
Arthur Roeder
Journaliste : Bonjour, Arthur Roeder. Voulez-vous vous présenter ?
Roeder : Je suis, enfin j’étais, président d’US radium, soit la plus grande entreprise de cadrans de montres des Etats Unis ! Avant d’en être président, j’en étais le simple trésorier, et j’ai ensuite passé 8 ans à sa tête !
Journaliste : Comment êtes-vous arrivé à gravir les échelons de cette grande entreprise en finissant à son sommet ?
Roeder : Le travail, mon cher, le travail. Et la persévérance. Vous savez, j’ai été en premier ingénieur, puis on m’a offert l’opportunité merveilleuse de devenir directeur de production à New York pour des fabricants de montres. La clé, c’est de saisir les opportunités. J’ai été directeur de plusieurs filières avant de découvrir la United States Radium Corporation.
Journaliste : Quelles passion pour les montres !
Roeder : Enfin ! Elles m’ont finalement attiré bien des ennuis ! On m’a licencié en 1926, moi, Arthur Roeder, qui ai réglé l’affaire des Radium Girls avec brio !
Journaliste : Racontez-nous donc cette affaire, qui vous a tant bouleversé !
Roeder : Des jeunes filles de mon entreprise se sont retournées contre moi, et m’ont accusé d’être l’auteur de leurs maladies avec ma peinture UNDARK ! Absurde non ? C’est elles qui ont choisi de travailler pour moi ! C’est elles qui se peignaient les ongles et les dents avec de la peinture au radium ! Ça les faisait rire de briller dans le noir ! Ces filles n’avaient rien dans la cervelle, pourquoi les écouter ? Ce ne sont que des femmes.
Journaliste : Mais au final, cette peinture est-elle dangereuse ?
Roeder : J’ai fait faire des recherches dessus par les professeurs Drinker, qui ont affirmé publiquement que le radium était tout à fait sain. Ces jeunes filles sont simplement atteintes de la syphilis, et devraient avoir honte de venir contrarier notre honnête entreprise juste pour obtenir de l’argent !
Journaliste : J’ai entendu dire qu’un des médecins ne l’était pas tout à fait et qu’ils ont reçu une belle somme durant le procès.
Roeder, furieux et de mauvaise foi : De quoi m’accusez-vous là ? Tout ce que j’ai fait était pour le bien de mon entreprise, elle ne pouvait pas faire faillite ! Moi qui ai sué sang et eau, sans même avoir fait de grandes études, pour la mener vers le sommet, quelques malades ne pouvaient pas me stopper dans mon élan ! Peut-être mes employées me voyaient-elles comme un homme sans cœur, insatiable et trop exigeant, mais je ne m’énervais que pour leur bien et celui de US Radium.
Journaliste : Merci beaucoup de votre intervention, Arthur Roeder.

Grace Fryer
Grace Fryer, née en 1899 à Orange, New Jersey, a joué un rôle crucial dans l'élaboration des lois du travail en tant que l'une des Radium Girls.
Employée par la United States Radium Corporation pour peindre des cadrans de montre au radium, elle et ses collègues ont été exposées à des conditions de travail dangereuses sans en être informées.
Les ouvrières utilisaient la méthode "lip, dip, paint" qui les exposait directement au radium, entraînant de graves problèmes de santé comme des douleurs dentaires, des fractures osseuses et la nécrose de la mâchoire.
Face à l'inaction de l'entreprise, Grace Fryer a convaincu quatre autres femmes de poursuivre US Radium en justice.
Après une longue bataille juridique, elles ont gagné leur procès en 1939, établissant un précédent pour les droits des travailleurs à poursuivre leurs employeurs pour des abus de droit du travail.
Les Radium Girls ont reçu des compensations financières et leurs frais médicaux et juridiques ont été pris en charge.
Cette affaire a conduit à des améliorations significatives des conditions de travail et à la création de lois sur les maladies professionnelles.
Grace Fryer est décédée en 1933, mais son combat a laissé un héritage durable, notamment la création du Centre de radiobiologie humaine au Laboratoire national d'Argonne en 1968.

Docteur Flinn
Journaliste : Bonjour, Dr. Flinn. Certains affirment que vous n’avez qu’un diplôme de philosophie. Comment justifiez-vous votre rôle dans l’affaire des Radium Girls ?
Dr. Flinn : (agacé) C’est faux. J’ai une expérience solide dans l’industrie. Réduire mon travail à un diplôme est ridicule et malhonnête.
Journaliste : Ces femmes ont été exposées au radium et en sont mortes. Pourquoi l’entreprise n’a-t-elle rien fait pour les protéger ?
Dr. Flinn : (calme) L’entreprise a suivi les connaissances de l’époque. Le radium était considéré comme sûr, même en médecine. Nous avons agi en toute bonne foi.
Journaliste : Pourtant, des preuves montrent que les risques étaient connus. Pourquoi avoir continué la production ?
Dr. Flinn : (froidement) À l’époque, les preuves étaient contestées. L’entreprise devait avancer. Innover implique des risques, et nous avons fait ce qui était nécessaire.
Journaliste : Vous parlez d’innovation, mais ces ouvrières ont payé de leur vie. N’est-ce pas irresponsable ?
Dr. Flinn : (ferme) C’est tragique, mais le contexte était différent. Ces femmes étaient fières de leur travail. Blâmer l’entreprise aujourd’hui est injuste.
Journaliste : Que diriez-vous aux familles des victimes ?
Dr. Flinn : (impassible) Leur douleur est compréhensible, mais ces femmes ont contribué au progrès. Leur histoire est un exemple, même si elle a un coût.

Cecil Drinker
Interviewer : Merci de prendre le temps de discuter avec nous aujourd'hui. Cecil, pouvez-vous commencer par nous expliquer comment vous vous êtes retrouvé impliqué dans l’enquête sur l’usine de radium à Orange, New Jersey, au début des années 1920 ?
Cecil Drinker : L’entreprise nous a contactés, mon épouse et moi-même, pour enquêter sur des problèmes de santé parmi les ouvrières qui travaillaient à la peinture de cadrans de montres avec du radium. Elles commençaient à souffrir de douleurs osseuses graves, de nécrose de la mâchoire et d'autres symptômes. L'entreprise pensait qu'il s'agissait de maladies infectieuses, mais nous avons rapidement constaté qu'il y avait un lien direct entre ces symptômes et l’exposition prolongée au radium.
Interviewer : Katherine, quel a été votre rôle dans cette enquête et comment avez-vous réagi en constatant les conditions de travail dans l’usine ?
Katherine Drinker : Mon rôle était d’aider Cecil, mon mari, à analyser les conditions dans l’usine et à déterminer les causes des maladies des ouvrières. Nous avons observé que l’air était saturé de poussière radioactive et que les femmes léchaient fréquemment les pinceaux, ingérant des quantités importantes de radium. Au début, comme tout le monde, on pensait aussi que le radium était bénéfique pour la santé. Mais après avoir étudier le radium, nous avons découvert que ça ne pouvait etre que le radium qui rendait malade les ouvrières.
Interviewer : Après avoir rédigé votre rapport, la US Radium Corporation a rejeté vos conclusions. Comment avez-vous réagi face à cette réponse de l’entreprise ?
Cecil Drinker : L’entreprise a minimisé les risques et a essayé de nous faire changer nos conclusions. Le président de l'US Radium, Arthur Roeder, a même tenté de modifier nos rapports en présentant une version plus favorable à l’entreprise. Il a insisté sur le fait que les symptômes des ouvrières étaient dus à des infections extérieures. Effectivement,;les ouvrières venaient de milieu très pauvre, ça pouvait être leur malnutrition ou encore la syphilis qui avait causé leurs troubles. Or, pour nous, la maladie était directement liée à l’exposition au radium.
Interviewer : Katherine, comment avez-vous géré les pressions pour vous dissuader de publier le rapport et la menace de poursuites judiciaires de la part de l’entreprise ?
Katherine Drinker : Nous étions conscients des risques, mais il était évident que l’information devait être rendue publique. Si nous n’avions pas publié nos conclusions, les conditions de travail dans l’usine de radium continueraient à nuire à d’autres ouvrières. Nous avons donc pris la décision de rendre notre rapport public, malgré les menaces. Nous avons également découvert que l’entreprise essayait de falsifier certains documents pour les soumettre aux autorités du New Jersey.
Interviewer :L’usine a été fermée et des mesures de sécurité ont été mises en place. Pensez-vous que cette affaire a eu un impact sur la loi autour de la sécurité au travail ?
Cecil Drinker : Oui, cet incident a été un tournant. Après la publication du rapport et la fermeture de l’usine, des normes de sécurité beaucoup plus strictes ont été mises en place pour protéger les travailleurs exposés à des substances dangereuses.
Interviewer : Merci à vous deux d’avoir partagé cette expérience avec nous. Votre travail a eu un grand impact sur la législation du travail et la protection des travailleurs.
Katherine Drinker : Merci. C’était important pour nous de défendre la santé des ouvrières, même si cela a été difficile à l’époque surtout pour moi en tant que femme : je n’étais pas prise au sérieux et surtout dans ce milieu scientifique ou les femmes sont mises de coté

Robert Oppenheimer
I : « Bienvenue sur Sciences et découvertes, la radio des sciences qui présente les plus grands scientifiques. Aujourd’hui nous sommes en compagnie de l’un des plus grands physiciens qu’il existe à ce jour, Robert Oppenheimer. »
O : « bonjour tous le monde, c’est un honneur de participer à cette émission. »
I : « Donc vous me direz si je me trompe mais, Robert Oppenheimer, c’est un physicien américain, né le 22 avril 1904 à New York. Il s'est distingué en physique théorique puis comme directeur scientifique du projet Manhattan. »
O : « Effectivement… »
I : « Mais vu votre génie, dans votre jeunesse, étiez-vous un bon élève ? »
O : « Eh bien, oui, j'étais un élève plutôt studieux. J'ai toujours eu une grande curiosité pour les sciences, en particulier pour la physique et les mathématiques. Mais je n’étais pas nécessairement le plus populaire ou celui qui brillait dans tous les domaines. J’ai eu mes moments de doute et de remise en question, comme beaucoup d’étudiants, mais j’étais passionné par ce que je faisais. »
I : « C’est intéressant. Vous avez donc toujours eu une passion pour les sciences. Mais à quel moment avez-vous décidé de vous orienter spécifiquement vers la physique théorique ? »
O : « C’est une bonne question. La physique théorique m’a toujours semblé la plus abstraite des sciences. J’ai ressenti le besoin de comprendre les principes fondamentaux qui constituent l'ensemble des phénomènes naturels. C’est ce qui m’a conduit vers la physique théorique. »
I : « En parlant de votre rôle dans le projet Manhattan, il y a eu beaucoup de critiques à votre égard, notamment concernant les conséquences de la bombe atomique. Comment répondez-vous à ces critiques ? »
O : « C’est une question difficile, car je comprends que la bombe ait suscité des débats et des critiques. Cependant, il est important de se rappeler que ce n’était pas moi seul qui ai révolutionné le monde. Ce sont tous les scientifiques qui ont participé à ce projet, en collaboration avec des chercheurs et des ingénieurs de différents pays, qui ont contribué à cette avancée technologique. Mon rôle était de diriger les efforts et de coordonner les recherches, mais je ne suis qu'une pièce du puzzle. »
I : « Vous mentionnez donc le travail collectif, mais beaucoup se demandent si vous étiez pleinement conscient des conséquences de ce projet. Aviez-vous une idée précise des risques de la bombe atomique ? »
O : « Oui, je connaissais les risques. Nous savions que la bombe atomique avait un potentiel de destruction inimaginable. Cependant, à l'époque, je ne me rendais pas compte à quel point les conséquences seraient terrifiantes. C'était un projet de guerre, et bien que nous soyons conscients de l'ampleur de ce que nous faisions, je pense que personne n’imaginait l'ampleur des souffrances que cela causerait aux innocents. »
I : « Mais alors, qu’est-ce qui a conduit à ce projet ? »
O : « L'idée est venue principalement du contexte de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque nous avons appris que l'Allemagne nazie travaillait sur la fission nucléaire, nous avons réalisé qu'ils pourraient, si cela aboutissait, développer une arme dévastatrice avant nous. Cela a créé une pression énorme pour que les États-Unis aussi, entreprennent des recherches dans ce domaine. Mais, bien entendu, au fil du temps, nous avons compris que la science avait franchi une frontière qui ne pouvait plus être ignorée. »
I : « C’est un contexte historique effectivement très complexe. Si l’on se place aujourd'hui dans une perspective plus générale, pensez-vous qu'il soit possible que la science puisse encore révolutionner le monde, mais cette fois-ci, de manière bénéfique pour l’humanité ? »
O : « C'est une excellente question. La science a toujours le potentiel de révolutionner le monde, mais il est important de se rappeler que les avancées scientifiques ne sont ni bonnes ni mauvaises en soi. Ce qui importe, c’est la manière dont elles sont utilisées. »
I : « Je crois qu’on va s’arrêter là, merci beaucoup pour vos éclaircissements et votre présence aujourd’hui. Robert Oppenheimer, c’était un honneur de vous avoir sur notre émission. »
O : « Merci à vous, c'était un plaisir d'échanger avec vous. »
